J’ai toujours aimé les animaux.
Il faut dire que j’ai été élevée au fin fond de la campagne dans une presque ferme. De mes 6 à 11 ou 12 ans, on avait des chats, des chiens, des chevaux et poneys, des poules, des canards, des oies, des boucs et j’en passe sans doute… J’ai toujours été élevée dans le respect des animaux et ils me l’ont relativement bien rendu.

Quoiqu’il en soit, il y a des animaux parmi ceux-là que je préfère et ça ne surprendra personne si je dis qu’il s’agit des chats, puisque le savez-vous sans doute, j’en ai 3 et j’en ai toujours eu depuis mes 6 ans.

Mais la vie étant ce qu’elle est, beaucoup de choses ont changé au cours de ces décennies et mon « amour » pour les animaux également… J’aime toujours les chats! Un peu les chiens, les chevaux et autres équidés mais alors les poules… Comment dire? Les poules et moi, c’est pas possible.

Qu’on s’entende bien! J’adore leurs oeufs mais c’est impossible de les approcher aussi sociables soient-elles.

Il y a quelques années, un peu plus de 3 ans, ma mère a pris la lubie d’acheter des poules. Pour avoir ses propres oeufs et recycler les déchets alimentaires. La belle affaire c’est sûr quand on voit les scandales sanitaires qui s’enchainent concernant les oeufs et les conditions de vie des poules en batterie mais également pour le recyclage alimentaire car comme les cochons, les poules mangent presque tout (mais prennent moins de place!).

Alors voilà donc que 3 ans plus tard, ma mère est passée d’un jardin (clôturé!) peuplé de 4 cocottes à un cheptel de 25 (la 26ème est morte il y a peu!), toutes sorties des batteries fermées par différentes préfectures. Et le moins qu’on puisse dire c’est qu’elles n’étaient pas jolies à voir à leur arrivée mais elles se sont bien remplumées et font plein de jolis oeufs dont ma fille adore se goinfrer!

Mais le problème persiste! Elles me font peur! Alors que mon fils les adore. Il prend un plaisir fou à accompagner sa Mémé pour récolter les oeufs et distribuer quelques caresses. Mais moi, no way! Impossible n’est pas français mais il est sans doute gallinacéen!

Et pas seulement en été. Je veux dire par là que l’idée même d’entrer dans leur enclos en tongs et qu’elles puissent me picorer les orteils me hérisse le poil… En hiver, ou du moins en chaussures fermés et pantalon long, je peux éventuellement envisager la chose.

Et c’est ce qui s’est produit! Ma mère était en vacances et moi j’avais besoin d’oeufs. J’étais seule avec mes deux enfants chez elle…

Ce qui va suivre me donne encore la nausée et le coeur qui saute en l’écrivant, sachez-le! NE ME JUGEZ PAS.

J’ai donc pris la décision d’aller donner mes déchets alimentaires aux poules et mon fils m’a supplié de ses petits yeux brillants d’aller chercher les oeufs. J’ai cédé à cette tentation ô combien gerbante alléchante… J’ai ouvert l’enclos pour que nous puissions passer, mon fils devant, et ma fille dans les bras puis j’ai refermé derrière moi pour ne pas qu’elles s’échappent. Un petit bout de fil de fer en haut, un serflex en plastique en bas et hop, j’envoie l’enfant fouiller le poulailler.

Ah le poulailler. Il faut d’abord que je vous explique car sinon c’est trop simple. Ma mère (coucou maman!) fait tout dans l’excès (si si ne nie pas!) et les 25 poules n’ont donc pas un poulailler mais environ 17 lieux de ponte à travers un espace d’environ 200 à 300m2 en pente (et pas qu’un peu!), c’est ce qu’on appelle un coteau. Bref, il ne s’agit donc pas simplement d’entrer le poulailler et de récupérer les quelques oeufs dans le panier en osier à la Laura Ingalls. Non! Il s’agit de soulever chaque bâche, car il faudrait pas que les cocottes de Mémé soient mouillées… Et de passer la tête ou le bras dans tous les tonneaux remplis de paille pour trouver les oeufs que ces demoiselles éparpillent à leur bon gré! C’est donc pour ça que j’envoie mon fils dans chaque tonneau, cabane etc afin de récupérer son butin.

Mais ce matin, j’avais pas de panier, seau, boîte, pour la récolte! J’avais une bébée dans les bras qui n’envisageait pas du tout de poser un pied dans l’enclos des poules sous peine de hurlements incontrôlablesce qui aurait pu causer l’enchainement des miens! Mais au 3ème oeuf ramassé par Ptitchat, et l’aperçu des 5 suivants dans un autre tonneau, j’ai du ressortir de l’enclos pour aller chercher un seau des enfants afin de ne pas casser les oeufs.

A mon retour, j’ai osé poser Babychat au sol contre la cabane pour prendre les 5 oeufs qui étaient en hauteur et ou Ptitchat ne voulait « pas rentrer à cause des mouches ». Bravant mon angoisse, j’ai tendu le bras, attrapé (en fermant les yeux de peur de tomber sur autre chose) les 5 oeufs, vite rappelée à l’ordre par les pleurs de ma fille à l’approche d’une poule presqu’aussi grande qu’elle!
J’ai repris ma bébée dont la couche lavable avait débordée et nous avons suivi notre petit guide en herbe jusqu’au prochain spot des cocottes.
Le voyant commencer à se gratter la tête avec insistance, j’ai commencé à flipper qu’il chope des poux (on sait jamais avec ces bêtes là), on a donc terminé la récolte en escaladant le coteau plein de gadoue vue la météo (toujours avec la bébée dans les bras). Une fois au dernier point, j’ai essayé d’attraper les 4 oeufs d’une main mais ils étaient trop loin alors j’ai du poser Babychat.

MAIS nous étions tout en haut de la pente et si je la posais au sol, j’avais trop trop peur qu‘elle débaroule (ce qui aurait été quasi inévitable). Alors je l’ai posée sur le haut de la cabane d’à côté, sur le toît plat et bâché avec le seau à côté d’elle. La tenant d’un bras, son frère à côté, j’ai attrapé de l’autre main les oeufs et suis revenue au plus vite à ma place initiale. Ce laps de temps a dû durer 20 secondes. 20 petites secondes pendant lesquelles Babychat a posé sa sucette pour prendre un oeuf frais et tenter de le croquer. 20 minuscules secondes pendant lesquelles ma fille a fait tomber sa sucette par terre entrainant le début d’une course digne de vidéo gag.

Ni une ni deux, une putain de poule a attrapé la sucette de Babychat avec son bec! Et l’effet boule de neige que connaissent très bien les amateurs de poules a commencé. Une autre poule a vu ça et a coursé la première pour récupérer ladite sucette. Puis une autre et encore une autre, entrainant une course de plus en plus rapide. Mais c’est sans compter sur ma réactivité et mon cerveau anti-cocottes qui n’a fait qu’un tour en voyant la précieuse sucette partir au bout du jardin! J’ai donc repris ma chérie dans les bras, le seau d’oeufs dans les mains et ai coursé le paquet de poules jusqu’à ce que je réussisse à les rattraper. Par chance, la pétasse de poule avait lâché la sucette avant de la trouer, j’ai donc pu l’attraper au plus vite et la mettre dans ma poche!

Blasée, agacée, soulée, j’ai pris mes deux nains et j’ai dit « allez on y va, ça suffit comme ça! »

Arrivée au grillage de sortie, j’ai voulu refermer avec les fils de fer et serflex mais ces connasses avaient volé celui du bas. Lasse, je n’ai pas eu envie d’aller le chercher là où elles avaient bien pu l’emmener et j’ai attaché le haut et le bas avec l’autre fil de fer. (T’en fais pas maman, elles s’échapperont pas! enfin je crois pas… ça va j’déconne!).

Et j’ai fui jusqu’à chez moi avec mes enfants dont un qui se grattait la tête à n’en plus finir et l’autre qui était trempée de pipi, le tout sous la pluie et un onzième oeuf cassé au fond du seau en plastique…

Voilà pourquoi j’aime pas les poules, même si ça ne date pas d’aujourd’hui, je ne suis pas prête à retourner les visiter, croyez-moi!!!