En attendant Ellia, je me souviens avoir dit un soir à mon homme qu’avec toutes les galères que j’avais eu pour mes précédents allaitements, celui-ci ne pourrait pas se passer mal. Il m’avait répondu qu’on n’était sûr de rien et que si ça se trouve ce serait pire. Oui, mon homme est du genre rassurant en principe, mais pas cette fois-ci!
Et ma puce est née. Sa naissance a été si bouleversante (là, là et là pour le rafraichissement de mémoire 😉 ) que je n’ai pas pensé tout de suite à la mettre au sein pour lui proposer la tétée de bienvenue. Mais toujours est-il que je comptais évidemment allaiter, comme pour les autres. Je l’ai mise au sein quand j’ai été délivrée du placenta soit 1h après sa naissance et après que les premiers soins (comprendre la charmante couture!) aient été faits. En 2 jours, j’avais les seins qui saignaient et des crevasses pas des plus sympathiques.
Sauf que je n’aurai jamais imaginé que ce serait aussi difficile et douloureux alors que mon précédent allaitement s’était terminé moins de 6 mois plus tôt (clic). Mais ce fut bien le cas. Ellia ne tétait pas comme il fallait, elle ne retroussait pas ses lèvres, elle avait du mal à prendre le mamelon. Je l’ai aidée avec les bouts de sein, en caoutchouc car je suis allergique au silicone. Elle a fini par prendre des tétées mais elles étaient horriblement douloureuses, couplées aux tranchées, ce fut un bouleversement au point d’envisager de ne pas continuer, la chute des hormones n’aidant pas. Je souffrais tellement que j’appréhendais à chaque fois la prochaine tétée et elle bataillait tellement à garder le mamelon en bouche qu’elle s’épuisait, hurlait et se mettait en économie d’énergie et dormait, dormait, dormait. Et donc perdait du poids.
A à peine 8 jours, elle a été menacée d’hospitalisation. J’ai commandé un tire lait et un dal (dispositif d’aide à l’allaitement) pour la compléter (avec mon lait) dès le lendemain. Et j’ai pleuré tout le weekend!
Au bout de 3 semaines, tout est plus ou moins rentré dans l’ordre, sauf le poids. Mais à peine j’ai eu le temps de dire ouf que les douleurs sont revenues de plus belle. Il se trouve que j’ai fait une réaction allergique à la lanoline, encore! J’ai rapidement fait des compresses de lait maternel pour soulager mes douleurs et on m’a parlé de coquillages d’allaitement dont je vous parlerai plus tard.
C’est donc équipée du mieux que nous avons bravé la bronchiolite à l’hôpital et les multiples tétées pour guérir cette puce. Les crevasses sont donc revenues. A ce moment-là, j’ai commencé à saturer moralement. Tant de douleur pour quoi au final, juste pour l’envie d’allaiter? Juste pour me dire que je peux le faire? Pour qu’elle ait comme les autres sinon plus? Pour mon challenge personnel? « Juste » pour lui donner ce qui est le mieux pour elle? Oui, voilà, pour tout ça! Alors j’ai continué et finalement les douleurs ont fini par passer.
Aujourd’hui, nous en sommes à 4 mois d’allaitement. Ce n’est pas une première puisque j’ai allaité mon fils 11 mois et sa soeur 25 mais ce qui est différent cette fois, c’est que c’est mon premier bébé qui n’aura pas déjà reçu de lait artificiel. En effet, Léandro en a eu juste après ses 4 mois car j’ai repris le boulot très soudainement (une proposition qu’on ne peut pas refuser!) et je n’avais pas eu le temps de faire des réserves de lait alors il était complété en journée. Iris, elle, a eu du lait maternisé dès la salle de naissance du fait de mon anesthésie générale. Puis plus tard quand j’ai été hospitalisée pour une gastro foudroyante et que ma lactation a clairement pris un coup; ça a duré 2 mois pendant lesquels elle avait tous les jours un ou plusieurs bibs de LA en plus des tétées. 2 mois de plus pendant lesquels elle a hurlé chaque jour de douleur. Et ce, jusqu’à ce qu’on sache pour son allergie, encore 2 mois plus tard!
Je pourrai dire que maintenant tout roule mais ça n’est pas exactement le cas. Elle prend toujours très peu de poids car Mlle est une faignasse de la tétée! Elle tète mais s’arrête vite. Tant que mon Réflexe d’Ejection Fort (REF) est là, tout va bien, elle gère, laisse parfois couler un peu de lait mais dès que le débit diminue, Ellia ne veut plus faire l’effort de téter et se met à hurler. Pourtant elle sait très bien faire et quand, parfois, je la mets au sein alors qu’elle dort, elle tète bien et longtemps.
Donc elle n’obtient pas le lait gras de fin de tétée, celui qui fait grossir et donc la balance la boude encore. Heureusement, grâce aux nuits pourries de son frère et sa soeur, elle se réveille la nuit pour ajouter une tétée, ce qui est une bonne nouvelle! Dans la journée, elle ne réclame quasiment jamais le sein, alors je la mets d’office toutes les 3h maximum mais si elle n’a pas faim, elle n’accepte pas de téter. Je tire mon lait en fin de tétée quand je le peux, c’est à dire quand les enfants ne sont pas en train de se battre à côté, souvent le matin après les avoir déposés et le lui donne dans un dal le soir, au calme pendant la tétée. Si tant est qu’elle l’accepte. Quand elle est trop fatiguée ou même quand elle n’a pas envie, elle hurle alors je scotche mon petit tuyau sur mon petit doigt et on termine comme ça. J’arrive à ajouter à la tétée entre 50 et 80/100mL de mon lait gras selon les jours, selon son humeur…
Voilà, à 4 mois passés, ou nous en sommes. Mais la bonne nouvelle c’est que comme ça, elle a enfin passé la barre des 5kg et ça, c’est une joie à prendre et à savourer amplement!
Je ne me fixe qu’un seul objectif celui d’arriver à 6 mois en exclusif et ensuite passer en DME (Diversification Menée par l’Enfant), ce que ne comprend pas ma sage-femme en raison des problèmes de poids, sinon, on verra ou l’allaitement nous mène, je ne suis pas sûre qu’on ira aussi loin qu’avec Iris, j’espère au moins qu’on ira au moins jusqu’à 1 an, l’avenir nous le dira!
Je terminerai juste par une chose, je pensais qu’avec l’allaitement d’Iris, je ne pouvais pas faire pire, je ne considère pas que c’est pire mais c’est tout aussi difficile. L’allaitement est naturel OUI mais n’est pas « facile » pour autant, nous ne sommes pas obligées d’entendre ça à tout bout de champs. Je suis pour l’allaitement, et pour le biberon, je suis surtout POUR que chaque mère, chaque parent y trouve son compte!
Rendez-vous dans 2 mois pour voir si le premier challenge est réussi!