Décidément, il n’y a pas plus vrai quand on dit que chaque allaitement est différent! 3 allaitements et 3 expériences différentes, difficiles à des niveaux différents.
Très sincèrement, mon premier allaitement a été le plus simple malgré quelques crevasses au bout de quelques semaines, je n’ai ressenti aucune douleur à la montée de lait ni d’engorgement trop fort pendant les 11 mois que celui-ci a duré. Il s’est terminé aussi simplement qu’il avait commencé.
Le second avait été déjà plus difficile, j’en avais déjà longuement parlé sur le blog. ici, ou encore ici, ici,et ici.
Et puis celui-ci, le petit dernier pour ma petite dernière. Le départ a été difficile, elle prenait mal le sein, très longtemps pour pas grand chose selon la balance, puis trop rapidement. On a vu son médecin, qui bien que pas affolée a préféré nous envoyer voir le gastro pédiatre qui avait suivi ma Minouchette pour son allergie 2 ans plus tôt. Rien à signaler du côté allergique ou digestif selon elle, et voyant que le biberon n’était pas une option pour moi, elle m’a envoyé voir une conseillère en lactation IBCLC, ce que nous avons fait à plusieurs reprises. Cette charmante personne a pu constater que je savais où j’en étais pour l’allaitement, le REF (Reflexe d’Ejection Fort), le BN (Biological Nurtering), et toutes ces choses que celles qui s’y intéressent un peu plus que nécessaire connaissent. Si la première rencontre a été très intéressante pour des conseils que j’ai pris avec grande attention, j’ai eu un peu plus de mal avec les autres où au final, j’y allais seulement pour peser ma puce et constater sa non prise de poids alors que j’avais la pmi au bout de ma rue et je pouvais constater tout aussi simplement, sans enquiquiner ma mère à faire garder mes autres enfants.
Alors bien sûr, au début j’ai soupçonné les produits laitiers de faire des leurs à nouveau, puis les coliques l’ont gênées. J’ai vaguement songé à une intolérance aux oeufs, puis à ci et ça, enfin à tout quoi!
Sur le point du poids, la conseillère m’a clairement dit qu’elle ne tétait pas assez souvent et donc ne prenait pas assez de poids. Et effectivement, elle dormait 10 à 12h la nuit, tétait 5 à 7 fois dans la journée, 7 étant le grand max! Alors que nous étions à l’hôpital pour la bronchiolite à Noël, nous devions la peser avant et après chaque tétée pour voir combien elle pesait et à ce moment là, à 3 semaines de vie, elle prenait environ 130mL par tétée, ce qui était plutôt très chouette. J’étais donc restée sur cette idée et quelle ne fut pas la désillusion quand, au mois de février, j’ai constaté qu’elle prenait 30, 50 ou 70mL par tétée au cours de la journée (en dehors des deux tétées du matin).
Chaque tétée était un calvaire. Ellia tétait vite, satisfaite par mon REF mais dès que le débit de lait diminuait, elle s’arrêtait et ne voulait pas faire l’effort de téter plus pour se nourrir. Et elle pleurait, repoussait mon sein, pleurait, pleurait… J’adaptais les positions pour ne pas l’étouffer, pour ne pas qu’elle se comporte ainsi, qu’elle « apprenne » à être patiente et à téter autrement. Puis il a fallu vraiment la faire grossir. C’était la bête noire des médecins, et donc la mienne. Je pensais prise de poids, je dormais prise de poids, je ne parlais plus que de ça. J’ai du mettre (ou plutôt remettre) en place le DAL (Dispositif d’Aide à L’allaitement) tous les soirs et même la journée quand je le pouvais. Donc j’usais le tire-lait chaque jour, chaque matin, soir, après-midi puis je remplissais mon petit réservoir pour qu’elle prenne du lait en plus. Chaque soir je m’installais sur le canapé avec mon DAL, ma fille, mes langes, mon coussin etc, mon homme m’aidait à m’installer, à le laver si j’avais oublié de le faire, à me mettre à l’aise avec un thé chaud, des petits gâteaux etc etc. Pendant ces quelques mois, j’ai souhaité ne recevoir personne car si allaiter en présence de personnes ne me dérange pas du tout, là, c’était toute autre chose. J’avais besoin de calme, d’être avec ma fille (mon conjoint et mes grands évidemment!) et personne d’autre. Je n’avais pas envie d’en parler, pas envie d’expliquer de quoi il s’agissait. Je me sentais un peu beaucoup honteuse de ne pas réussir à faire grossir mon bébé avec mon lait là ou d’autres copines ont des petits bibendums au bon lait de leurs mamans…
Et puis il y a eu l’autre difficulté, celle que j’ai refoulé, refusé de voir, celle qui m’a valu encore plus de culpabilité : la confusion sein – tétine.
Si Ellia n’a eu un biberon qu’une ou deux fois depuis sa naissance, toujours dans le but de la compléter et la faire grossir (en attendant de recevoir mon dal), elle a eu la sucette à une semaine de vie. N’en pouvant plus de devoir l’endormir et la rendormir dans la nuit, j’ai craqué et lui ai donné la sucette. Rien de bien grave en soi sauf qu’en fait si! Mlle a mis le temps mais nous a finalement fait une confusion sein – tétine. C’est à dire, grosso modo, qu’elle ne savait plus téter efficacement le sein, ce qui entraine une baisse de lactation et donc faible prise de poids pour le bébé.
On me l’avait soufflé sur instagram assez tôt mais j’ai refusé d’y croire, elle ne montrait aucun signe d’une confusion. C’est bien plus tard que les choses se sont passées. Elle tétait et comme je le disais plus haut, dès que le lait ne sortait plus assez fort, elle se mettait à pleurer et ne parvenait à se calmer et s’endormir QUE SI je lui donnais sa sucette. C’était instantané, comme si j’appuyais sur un bouton! J’ai tenté à plusieurs reprises de supprimer cette fameuse tétine mais beaucoup de pleurs ont rendu mon coeur tout triste et je lui ai redonnée, sans compter Mr Papa qui n’a pas compris la chose ni les enjeux et qui la lui redonnait à chaque fois qu’il la prenait dans les bras. Je ne lui en veux pas, j’étais tellement mal, les choses tournaient tellement vite dans ma tête, non stop, que je n’ai pas pris plus de temps que ça de les lui expliquer.
C’est à force d’observation et avec l’aide d’une personne ultra informée sur Instagram (merci Camille!) que j’ai définitivement réussi à la lui enlever. A l’heure qu’il est, je suis super fière de dire qu’Ellia n’a plus de sucette depuis plus de plus d’un mois et qu’elle le vit super bien, même si la première semaine a été super difficile pour nous 2 (3 en fait!). Depuis qu’elle a compris que son pouce pouvait faire l’affaire et même mieux encore, elle ne le quitte plus!
Alors voilà, elle ne prend pas beaucoup de poids en plus, mais elle tète plus souvent, pas vraiment plus longtemps et arrive même à s’endormir au sein (parfois)! ça peut être rien pour vous, mais croyez-moi, pour moi, pour nous, c’est une sacrée victoire! Et puis quand on voit comme Léandro a galéré à se séparer de sa sucette et comme Iris ne veut pas la quitter non plus, je dois dire que même si, évidemment je ne peux pas lui couper son pouce, c’est toujours un nid à microbes de moins!

Sinon, on va en chier pour lui faire arrêter ça d’ici quelques années mais pour l’instant, c’est trop mignon!
Mais voilà, je dois le dire, avoir induit cette confusion, puisque c’est moi qui lui ai donné la sucette (alors même que j’avais dit non à ma sage femme quand elle me l’avait suggéré), m’a rendu triste. Voir que mon allaitement était vraiment très très compromis à cause de ça, j’en étais malade, honteuse, surtout honteuse.
Honteuse car c’est pas faute de savoir que ça existe, comment ça se passe, comment ça se rectifie etc, je savais tout ça mais voilà, c’est arrivé. Comme on dit, ça arrive même aux meilleurs! 😉
Blague à part, je l’ai toujours dit mais plus le temps passe, plus je peux le dire, l’affirmer, le crier haut et fort, chaque bébé est différent, ainsi que l’accouchement et l’allaitement et surtout, rien n’est jamais gagné dans l’allaitement, la preuve, une fois encore…
L’allaitement est une sacré avanture ! Et bien sûr différente à chaque enfant sinon ça serais troo simple.
Belle article en tout cas
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