Devenir mère est le plus grand chamboulement d’une vie, je crois qu’on peut toutes s’accorder pour le dire. Seulement, il s’avère que lorsqu’on regarde derrière soi, on peut se rendre compte que nous ne sommes pas forcément la même pour le premier enfant que pour le second, le troisième ou encore le dixième pour les concernées!
En ce qui me concerne, je me rends compte que je ne suis pas du tout tout à fait la même mère que je l’étais avec mon ainé il y a 6 ans et demi par rapport à celle que je suis aujourd’hui, avec ma petite dernière, sa soeur ou même avec toute la fratrie.
Et finalement, c’est somme toute, assez logique! Effectivement, il y a 6 ans naissait mon premier bébé. Je ne m’étais mis aucune pression quant à ce qui allait se passer. La seule chose que nous nous étions dit, c’était que nous voulions le câliner, le cajoler, lui apprendre la politesse quand il grandirait (ce qui nous a valu des réflexions comme quoi nous allions le martyriser…) et surtout le couvrir d’amour. La seule chose qui m’avait inquiété en sortant de la maternité, c’était de savoir si j’allais penser à le nourrir. Mes seins n’étaient absolument pas douloureux pendant les montées de lait alors j’avais peur d’oublier. J’avais juste surtout oublié qu’un bébé qui a faim sait le faire savoir. Et d’ailleurs, il n’a pas eu besoin de crier à outrance, j’ai finalement pensé à l’allaiter régulièrement! Bien sûr, nous avons fait des erreurs sur certaines choses, ou du moins, nous avons choisi de ne plus faire pareil par la suite, nous avons appris de lui, de nous, de la vie qui s’est révélée à nous.
Mais 6 ans et demi plus tard, il est en pleine forme, c’est un beau petit garçon qui va super bien et qui nous comble de bonheur chaque jour qui passe.
Trois ans plus tard, sa soeur est arrivée dans la famille.
Entre temps, j’avais créé mon blog, j’en avais découvert au moins 1000 autres! J’avais aussi beaucoup appris sur la maternité en général, sur l’éducation positive, sur l’allaitement (et j’étais pas au bout de mes surprises!), et même sur le portage que j’avais peu pratiqué avec Léandro, par méconnaissance, très simplement.
Avec Iris, j’ai découvert une autre forme de maternité, celle qui est plus fusionnelle, celle qui m’a révélée en temps que femme, que mère. Dès sa conception, j’ai ressenti quelque chose de nouveau : une sorte de confirmation. Une confirmation qui disait haut et fort à qui voulait le comprendre que ce nouvel enfant venait sceller notre famille, elle confirmait le fait que le premier bébé n’était pas un hasard et qu’avec le second, nous avancions un peu plus sur notre chemin.
Avec elle, j’ai découvert les multiples difficultés, les pleurs incessants, l’impuissance des parents face aux douleurs d’un bébé, mais aussi les sourires précoces (Léandro s’était fait prier presque 2 mois, Iris me souriait intentionnellement à 15 jours!), le cododo aussi, chose que je refusais de pratiquer avec Léandro à force d’avoir trop entendu que le lit parental ne devait pas être celui de l’enfant, idiotie que j’ai un peu trop écoutée… J’ai aussi découvert la DME et l’éviction stricte, la psychose qu’elle mange quelque chose qui la rendrait malade, et avec ça, le souhait de ne la laisser à personne (mon petit doigt me dit que j’ai bien fait!). J’ai appris à dompter son caractère et dieu sait qu’elle en a, à l’instar de son frère! J’ai découvert la pédagogie montessori et j’ai essayé de m’en inspirer pour certaines choses. J’ai découvert d’autres choses, que j’ai prises et que j’ai laissées au gré de son – leur évolution. Et devinez quoi? 3 ans plus tard, elle est absolument parfaite aussi!
Puis il y a peu, Ellia est arrivée. Avec elle, un grand bonheur, une douceur de vivre et beaucoup, beaucoup de lâcher prise. D’abord sur ses problèmes de poids. Nous avions vécu la même chose pour sa soeur, c’était moins difficile pour Ellia alors j’ai essayé (oui essayé) d’y accorder moins d’importance. Mon instinct de mère me disait qu’elle ne vivait pas la même chose, et j’avais raison!

Photo de Lou Mat Maé
On dit ou on entend souvent dire que le 3ème enfant s’élève seul. Je suis à la fois d’accord et pas d’accord! D’accord car pris dans le flow de la vie de famille, de la course après le temps, après les ainés, on a clairement moins de temps pour ce petit bébé. Et pas d’accord car il suffit d’un peu / beaucoup d’organisation pour se dégager du temps à lui accorder et puis aussi beaucoup de lâcher prise, je crois que c’est le maitre mot, en tout cas pour moi!
Avec Ellia, j’apprends toujours mais surtout, je mets en place ce que je ne faisais pas avant, comme la motricité libre. Je ne suis pas pour (ni contre!) le lit au sol mais en revanche, elle n’a pas de parc (comme ses ainés – enfin, Léandro en a eu un pendant 1 semaine avant que les chats ne le squattent!), elle n’a pas non plus de trotteur, elle n’a pas de chaussures puisqu’elle ne marche pas, enfin, ça ne saurait tarder! Elle a parfois une gigoteuse mais pas toujours, elle ne prend pas de bain tous les jours et ne change pas non plus de body tous les matins! Elle est parfois en poussette, parfois en porte-bébé / écharpe et souvent à bras. Elle est parfois en couches lavables et parfois en jetables, selon ma disponibilité, mon organisation et mon humeur… Elle a pratiqué le cododo à côté de moi pendant ses 6 premiers mois (2 mois pour Iris) et finalement elle a rejoint sa soeur dans leur chambre et elle dort très très très bien là bas, mieux qu’Iris!! Elle a fait ses nuits trop rapidement mais désormais ça ne pose plus de problème. Elle a passé ses premières vacances sans pression de notre part malgré le 4 pattes approchant sur la serviette de plage…
Et à 9 mois, je vous le donne en mille, elle est parfaite!
Après avoir fait une petite introspection sur mon rôle de maman, je me rends compte de certaines choses qui m’ont aidé à être mieux là dedans :
- Je n’accorde plus AUCUNE importance à ce que mes proches peuvent penser de mon approche de la maternité : cododo, allaitement, portage, couches lavables, etc etc! Et je vis tout ça bien mieux. Pire encore, certain(e)s me demandent conseils et soutien pour certains sujets qui les intéresse. Je pense à Anaïs qui m’a récemment parlé des couches lavables, à Tiffany et Rebecca pour le portage, à Leslie qui m’avait appelé pour l’allaitement ainsi que Rebecca ou encore ma belle soeur mais aussi des lectrices ou followers qui m’ont témoigné leur gentillesse et reconnaissance à plusieurs reprises ces derniers mois et qui m’ont émues aux larmes derrière mon écran!
- J’ai lâché prise. Un peu trop peut être pour ce qui est du ménage je le reconnais mais passer ma journée à nettoyer, astiquer, balayer n’est pas mon délire sauf si c’est pour un karaoké! Et puis c’est si bon de faire la patouille avec les pâtes quand on mange, n’est ce pas bibichette?!
- J’ai plus de lectures qui m’amènent à réfléchir sur le comment les aider à grandir sereinement. J’essaie de transmettre certaines choses à mon cher et tendre qui est bien souvent dans une relation de coq / poulet-te avec les enfants et qui ne veut pas lâcher le morceau car son éducation lui a appris que c’est « le parent qui décide et point barre », sauf que les choses en vrai, sont rarement toutes blanches ou toutes noires!
- J’ai arrêté d’acheter tous les jouets du monde pour pouvoir les occuper d’une manière ou d’une autre. L’ennui a aussi du bon et leur imagination leur permet de faire le reste.
- Les deux grands ont bien grandi et il leur arrive de découcher désormais. Chez ma mère bien sûr, mais c’est déjà un premier pas vers leur indépendance. Bientôt le studio et le scooter! Même ma Bibichette est gardée par ma mère quand j’ai un rendez-vous et a commencé la crèche. C’est la plus jeune des 3 à tester.
- Je suis consciente de mes erreurs ou de mes loupés. Pour ce qui est de l’allaitement, j’ai eu la force de m’accrocher de nombreux mois, pour les 3 car j’ai failli passer à côté avec Léandro en introduisant biberon et sucette bien trop tôt. Pour Iris, malheureusement, ç’a été bien plus compliqué mais on s’en est sorti haut la main (25 mois d’allaitement avec une éviction stricte de protéines de lait de vache), et pour Ellia, la fatigue a eu raison de la sucette qui a créé une confusion quelques mois plus tard, que l’on a corrigé car j’ai appris, encore et encore.
Il n’y aura probablement pas d’autre enfant mais je sais que si cela arrivait, j’apprendrai encore de mes erreurs, de mon manque d’audace pour certaines choses et je deviendrai encore une autre mère par la suite. Et même que je ne m’en voudrais pas de ne pas avoir été celle-ci dès le départ car l’essentiel est dans Lactel n’est pas d’être parfaite mais de s’améliorer, de prendre en compte tout ça et d’avancer, pour soi mais aussi pour eux.
Tout ça pour faire un simple constat. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière de faire selon moi. Chacun y trouve son compte, chacun évolue en même temps que son enfant, ses enfants, au gré des expériences, des aventures, des années qui passent. On aura beau lire tous les Gueguen, Filliozat, ou même Rufo (non je déconne!) qu’on veut, rien ne sera inné, on perdra parfois patience, on sera souvent fatigués, on n’aura pas toujours envie mais on sera toujours là, pour eux, avec notre coeur de parent, et ça, aucun livre, aucun blog, aucun conseil d’ami, de grand mère, de tante et de voisine ne pourra le remplacer. Soyez vous, soyez avec eux, faites leur confiance, faites VOUS confiance et vous verrez, tout ira bien.
On ne nait pas parent, on le devient…
j’adore votre article…le lâcher prise révèle la beauté de ce que la vie nous enseigne, n’est-ce pas? la vie elle -même qui vient nous épanouir par la grâce de nos enfants… vos enfants sont magnifiques, merci de partager ainsi votre bonheur 🙂
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Merci c’est très gentil!
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