> Quelles sont les embuches que tu as rencontrées ? Comment as-tu fait pour les surmonter ?
> Les embuches… Je ne vois pas les choses comme ça… De reprendre mes études après tant d’années (la grammaire et les équations à 35 ans, c’était chaud de s’y remettre), mais j’ai vu ces difficultés comme un challenge. J’ai bossé comme une folle pour le CRPE alors que j’allaitais encore mon petit Abel. Une année complètement dingue et épuisante mais j’avais besoin de me prouver à moi-même que j’en étais capable.
> Quelle est ta plus grande fierté dans ce parcours ?
> Mes notes 😛 19,5/20 en maths / 19/20 en français / 19/20 en CSE et EPS. Je me souviens très bien avoir reçu mes notes alors que j’étais en vacances, c’est mon père qui était venu relever mon courrier et il n’osait pas ouvrir. J’ai insisté, j’étais impatiente de savoir et j’ai senti de la fierté dans sa voix… J’avais l’impression d’être de nouveau une petite fille et c’était touchant pour moi.
> Eprouves-tu des regrets concernant cette (plus si) nouvelle conversion professionnelle ? Si c’était à refaire ?
> Je ne regrette pas mon choix car j’aime mon métier, j’aime mes collègues, j’aime mes élèves, j’aime avoir des horaires compatibles avec mes enfants mais chaque jour je regrette de ne plus être sur les planches.
> Est-ce que la relation avec tes élèves a fait changer ton regard sur eux et globalement sur le handicap ?
> Non pas du tout car j’avais déjà un regard très ouvert sur le handicap. Lorsque j’étais comédienne, j’ai fait plusieurs résidences de créations dans des hôpitaux psy ou joué des spectacles devant un public de personnes porteuses de handicaps. J’ai donc un rapport très « simple » au handicap, le handicap ne me fait pas peur, il fait partie de la diversité. Comme toutes les différences.
> Penses-tu que l’accompagnement des jeunes sourds et malentendants soit suffisant en France ? Quelles pourraient être les aides mises en place pour facilité l’inclusion scolaire et/ou sociale ?
> C’est difficile ta question… Mes élèves sont en IME, et les IME ont des moyens que les autres établissements n’ont pas donc oui, je trouve que mes élèves ont un bon accompagnement (évidemment ça peut toujours être mieux mais je ne vois pas le négatif partout). Pour prendre l’exemple de ma classe, il y a 10 élèves pour un poste et demi d’enseignant, quasi deux postes d’éducateur et un poste d’orthophoniste. C’est beaucoup plus difficile pour les élèves sourds inclus dans l’ordinaire car ils ont peu (ou pas) d’aide d’un AVS et bien souvent l’enseignant n’a aucune formation liée à la surdité.
> Quels sont tes projets futurs ?
> Au niveau de ma classe, j’ai deux « gros » projets. Je fais déjà, à mon petit niveau, du chansigne avec mes élèves depuis quelques années, j’aimerais, l’an prochain, faire venir des artistes chansigneurs pour aller plus loin dans ce projet. J’ai une collègue éducatrice qui est passionnée par Harry Potter, moi je ne connaissais pas plus que ça (honte à moi 😉 ) mais mon fils est devenu accro donc je commence à bien connaitre… Donc, l’an prochain, j’adorerais partir sur un projet transversal sur le thème d’Harry Potter…
> Au niveau du blog, j’aimerais developper deux pans déjà existants : des conseils sur la littérature jeunesse et des vidéos de lectures offertes / publier un partie de mes ateliers Bambini Signeurs sur mes réseaux sociaux et sur ma chaine Youtube.